Les Sérères (ou « Serer », « Sereer », « Serere », « Seereer », et parfois à tort « Serre ») sont un peuple d’Afrique de l’Ouest, surtout présent au centre-ouest du Sénégal, du sud de la région de Dakar jusqu’à la frontière gambienne. Ils forment, en nombre, la troisième ethnie du Sénégal, après les Wolofs et les Peuls ; environ un Sénégalais sur six est d’origine sérère2. Quelques groupes sérères sont également présents en Gambie et en Mauritanie3,4,5. Les Sérères constituent l’une des plus anciennes populations de la Sénégambie.

Ethnonymie

Selon Cheikh Anta Diop et Paul Pierret, le mot serer vient de l’égyptien ancien qui signifie « celui qui trace les contours des temples ». Pour d’autres, l’ethnonyme viendrait plutôt du mot égyptien Sa-Re ou Sa-ra, qui signifie « le fils du démiurge », le Dieu Ra ou Re dans l’Égypte et la Nubie antique8,9,10,11,12. D’autres historiens tels que R. G. Schuh ont réfuté la thèse de Diop13. Cependant, de nombreux historiens, linguistes et archéologues, tels que Issa Laye Thiaw, Cheikh Anta Diop, Henry Gravrand, Paul Pierret ou Charles Becker, s’accordent à penser que le mot « sérère » – qui s’applique aux personnes mais aussi à la langue, la culture, la tradition – est ancien et sacré14.

Histoire

La civilisation sérère : cercles mégalithiques de Sénégambie15

L’Ouest subsaharienne montagnardes boisées xériques15.

La civilisation Sérère: Le préhistorienHenri Lhote à côté degravures rupestres en Mauritanie15.

Histoire ancienne

Articles détaillés : Histoire ancienne des Sérères et Chronologie de l’histoire sérère.

Selon des sources historiques et archéologiques, il est convenu que les Sérères occupent toutes les régions du Sénégal (y compris la région de Sénégambie)16,15. Ils figurent parmi les plus anciens habitants de la région de Sénégambie17. Comme d’autres cultures, les Sérères ont aussi une culture de nommer les choses qu’ils ont créées à partir de rien, et qui s’étend à des noms de lieux. Plusieurs endroits dans la Sénégambie, comme Diamniadio, Diokoul, etc portent encore leurs noms sérères14.

La Préhistoire et l’histoire ancienne des Sérères a été abondamment étudiée et documentée au fil des ans. La majeure partie des données provient des découvertes archéologiques et de la tradition enracinée dans la religion sérère16,15.

Plusieurs vestiges se rapportant à la Préhistoire et à l’histoire ancienne ont été trouvés dans les pays sérères. La plupart d’entre eux donnent des informations sur les origines des familles sérères, les villages et les royaumes sérères. Certains comportent de l’or, de l’argent et des métaux16,18. Des mégalithes de latérite sculptés et dressés en structures circulaires ont également été découverts16.

Période médiévale

Article détaillé : Histoire des Sérères du Moyen Âge à nos jours.

L’histoire du peuple sérère à l’époque médiévale est en partie caractérisée par sa résistance à l’islamisation et à la wolofization plus tard à partir du xie siècle pendant le mouvement Almoravide (en particulier les Sérères du Tekrour)19,20 au mouvement marabout du xixe siècle de la Sénégambie21. Alors que les anciennes dynasties sérères paternelles continuent, la dynastie maternelle du Wagadou est remplacée par la dynastie Guelwar maternelle au xive siècle22.

Avant le changement de nom du Royaume du Sine dans le xive siècle23,24, la zone du Sine a été peuplée par les Sérères du Royaume de Tekrour maintenant appelé le Fouta-Toro ainsi que le peuple Sérère autochtones qui y ont résidé pendant millénaires19,25. Comme l’un des plus anciens habitants de la région de Sénégambie à laquelle appartenait Tekrour17,25, ils ont construit les civilisations là aussi comme en Mauritanie, remontant à des milliers d’années, mis en place des dynasties royales, politiques et des cadres juridiques ainsi que d’une classe sacerdotale qui a confirmé les affaires religieuses de la région26. Selon certains, en Tekrour, ce qui allait devenir le Fuuta Toro, ils faisaient également partie des sulbalƃe (cuballo au singulier), la classe noble27.

Au xie siècle, la population Sérères du Tekrour s’oppose à l’armée de la coalition Musulmane (composé des Almoravides et des Toucouleurs convertis à l’Islam28,29,30) afin de préserver leur religion sérère plutôt que d’adopter l’islam. Bien que la religion ait été un facteur, ces guerres ont aussi des dimensions politiques et économiques. La classe Sérères Lamanique essayait également de préserver son pouvoir économique et politique. Bien que victorieux, dans certains cas, ils ont finalement été vaincus par l’armée musulmane 31,32Abu Bakr Ibn Omar, chef des Almoravides, lance un djihad dans la région. Il bat le roi sérère Ama Gôdô Maat en novembre 1087 et le tue par une flèche empoisonnée33,34,20,35,36.

En 1446, un navire affrété par le marchand d’esclaves portugais Nuno Tristão tente d’aborder en pays sérère pour se procurer des esclaves. Il n’y eut aucun survivant parmi les passagers adultes du navire, tous tués par des flèches empoisonnées sérères. Seuls cinq jeunes Portugais survécurent à cette attaque37,38.

Royaumes sérères

Maad a Sinig Ama Diouf Gnilane Faye Diouf, roi du Sine de c. 1825 à 185339.

Les royaumes précoloniaux sérères comprenaient le royaume du Sine et le royaume du Saloum23. Le royaume du Baol fut aussi gouverné par les Sérères pendant plusieurs siècles avant l’arrivée au pouvoir de la dynastie des Fall, soit avant 1549. Auparavant le Baol était gouverné par la famille paternelle Diouf ainsi que par la lignée maternelle du Wagadou — des membres des familles royales de l’Empire du Ghana qui se marièrent dans l’aristocratie sérère40. Les familles royales sérères contractèrent également des mariages dans les autres royaumes sénégambiens. Ils fournirent notamment des héritiers aux trônes du Djolof, du Baol, du Walo et du Cayor41,42,43. Les royaumes du Sine et du Saloum faisaient partie — de leur plein gré — de l’empire du Djolof17, créé au xive siècle17. L’empire du Djolof était une confédération volontaire44. Après la bataille de Danki en 1549, les royaumes sérères rejetèrent le joug du Djolof et retrouvèrent leur indépendance45.

Les Sérères font partie, avec d’autres ethnies, des ancêtres des Wolofs. Ndiadiane N’diaye, fondateur de l’empire du Djolof et ancêtre des Wolofs d’après la tradition orale, reçut son nom, N’diaye, des Sérères. Les Lébous et Toucouleurs sont également descendants des Sérères46,47,48,49.

Société

Occupation

Traditionnellement, les Sérères sont des pêcheurs et des agriculteurs qui font accessoirement de l’élevage50. Ils sont aussi propriétaires de terres, sur lesquelles ils veillent jalousement51. Aujourd’hui, les Sérères exercent leurs activités professionnelles dans des secteurs d’activités aussi variés que la politique, le commerce, la médecine, la musique, le sport ou la littérature52,53.

Dans les années 1950, à la fin du régime colonial, les experts français critiquent les modèles ouolof et mouride, jugés trop destructeurs pour les sols agricoles, et proposent, en modèle de référence d’agriculture intensive vertueuse, l’agriculture sérère.

Distribution des groupes sérères

Les Sérères du Cayor – présents dans la province du Diander – et ceux du Baol sont les Safen, les Ndut, les Laalaa et les Nones. Ceux du Sine-Saloum sont les Sérères Sine. Les Sérères Niominka pratiquent la pêche dans le delta du Saloum54,2.

Stratification sociale

La société sérère était stratifiée en castes.

La famille royale se situait au sommet de la hiérarchie. Généralement, un prince ne peut devenir un roi (« Maad », aussi : Maad a Sinig et Maad Saloum, roi du Sine et du Saloum, respectivement) que s’il est en mesure de justifier d’une ascendance royale à la fois sur ses lignées maternelle et paternelle. Autrement dit, il doit être un membre de la dynastie régnant Guelwar maternelle et un membre de l’ancien Sérères paternelle clans nobles (par exemple DioufFaye, etc.) Ces princes étaient appelés pino maad qui signifie « fils de rois ».

Il y a ensuite les cavaliers.

Après les cavaliers viennent les hommes libres qu’on appelle diambours, puis les badolos, que l’on définit comme ceux qui ne possèdent personne et que personne ne possède.

Il y a des castes typiquement sérères comme les law qui sont des bouffons, les sagnite qui sont des bouffons grossiers et les naar no maad (aussi bissit – clown) ou maures du roi.

Les griots sont la mémoire de la société et sont aussi les tisserands.

Pour les forgerons, même s’il y en a parmi eux des Sérères, ils sont en majorité des Wolofs, beaucoup d’entre eux étant parfois d’ascendance Toucouleur, ce sont les nyenyo. D’ailleurs chez les Sérères, il arrive qu’on utilise le mot « forgeron » pour désigner un Wolof.

Les woudés, qui travaillent le cuir, et les potiers sont de la caste des nyenyo. Quant aux laobés, artisans du bois, ce sont des Peuls.

Au bas de l’échelle se trouvent ceux qu’on possède, les captifs, on les appelle fad (essentiellement capturé par des guerres)55,56.

À l’origine, le lamane – et sa famille – se situait au sommet de la hiérarchie. Maître de la terre, il était assisté par les chefs de village. Il n’y avait pas de caste d’artisans, car chaque famille produisait ses propres produits artisanaux. On pouvait donc considérer que la société sérère était égalitaire57,58.

Culture et tradition

Par rapport aux autres ethnies sénégalaises, la société sérère se distingue par son originalité, à la manière des Diolas.

Costumes et coiffures

Les hommes sérères, étaient bardés de talismans, et ils portaient le chapeau conique. Pendant la période des labeurs ils s’habillaient d’habits sobres pouvant aller jusqu’aux haillons, leurs habits de fête restent le tiawali ou Naff (Serr en wolof :pagne tissé). Ce dernier est généralement tissé par les hommes Sérères. Il est censé porter chance à ceux qui le portent. Les mariages sont généralement arrangés.

Les hommes sérères portaient autrefois les cheveux tressés, des coiffures totémiques, liées aux totems de chaque clan. Durant la période qui précédait la circoncision, les jeunes garçons portaient le ndjumbal, une coiffure de tresses. L’expansion de l’islam a fait disparaître ces pratiques en Sénégambie, à la première moitié du xxe siècle.

Les femmes étaient vêtues d’un pagne et d’un boubou bleu indigo à rayures noires, ainsi que d’un foulard noué sur la tête de façon artistique, le Kool (moussor en wolof) , avec des coiffures complexes. Elles se paraient de différents bijoux d’or ou d’argent, ainsi que de pièces de monnaie qu’elles attachaient à leurs cheveux. Elles avaient également des anneaux d’or ou d’argent aux chevilles. Elles avaient les lèvres et les gencives tatouées. Ce sont les femmes peules Laobés qui pratiquaient le tatouage aux jeunes femmes sérères vers l’âge de 15 ans.

Alimentation

La nourriture principale des Sérères est le Saathie (chereh en wolof, lathiri en poular ), c’est-à-dire la semoule de mil cuite à la vapeur. Ils en contrôlent toutes les étapes, de la production à la préparation. D’autres groupes ethniques, ou les Sérères eux-mêmes, l’achètent généralement aux femmes sérères sur les marchés, ou leur demandent de le préparer à l’occasion des grands évènements. Le Saathie peut s’accommoder de différentes manières. Il peut être consommé avec du lait fermenté ou de la crème et du sucre en guise de céréales au petit-déjeuner ou être préparé exactement comme un couscous classique.

Habitat traditionnel

Village sérère (phot. François-Edmond Fortier)

Les cases sérères sont rondes ou carrées et très spacieuses.

Fêtes et cérémonies

Le jour de repos chez les Sérères est le lundi, mais certaines activités culturelles sont aussi prohibées le jeudi. Chez les Sérères les cérémonies traditionnelles sont nombreuses (voir aussi religion sérère):

  • Le ndut, célébration de l’initiation qui marque le passage à l’âge adulte, après la circoncision des garçons
  • Le mariage qui comprend le ndut des femmes.
  • Le mboye, les funérailles ; lorsqu’un ancien meurt, on bat le gamba sacré, une grosse calebasse creusée d’une petite ouverture. Suivent les insignes funéraires traditionnels qui accompagneront le défunt dans l’au-delà59.
  • Le khoy, est la cérémonie annuelle des grands maîtres spirituels (Saltigué).
  • Le Ndiom ,cérémonie de lutte, où plusieurs lutteurs se réunissent en général après les récoltes.
  • Le Nguèl, célédbré la veille ou le lendemain des evements heureux comme le mariage

Les Sérères sont à l’origine de la lutte sénégalaise60.

Musique

Un junjung, tambour de guerre du royaume du Sine (xixe siècle)61

La tradition sabar (tambour) que l’on associe au peuple wolof est originaire du Sine et s’est propagée vers le Saloum. Les Wolofs qui ont migré vers le Saloum sérère y ont découvert le sabar et ont étendu sa pratique aux autres royaumes wolofs62.

La tradition wolof63 tâasu (tassu ou tassou) – qui est l’ancêtre de la musique rap64 – s’inspire aussi des anciennes pratiques religieuses sérères, reprises par les griots de Sénégambie. Les chants religieux alternaient alors avec le tassu et le taakhouraan pour les hommes, qui est encore utilisé à différentes occasions telles que les mariages ou les baptêmes, ou encore quand il s’agit juste de chanter les louanges de ses patrons. La diva sérère Yandé Codou Sène, qui était la griotte de l’ancien président Senghor, était versée dans le tassu. La plupart des artistes sénégalais et gambiens l’utilisent dans leurs chansons, même parmi la jeune génération, comme Baay Bia. La légende de la musique sénégalaise Youssou N’Dour, qui est aussi un Sérère, utilise le tassu dans plusieurs de ses chansons65.

Parenté à plaisanterie (kalir)

Les Sérères et les Toucouleurs sont unis par un lien de cousinage appelé parenté à plaisanterie, qui leur permet de se critiquer, mais les oblige aussi à l’entraide et au respect mutuel. Les Sérères appellent ce lien de cousinage le kalir, ou massir. Ce lien est dû au fait que les Sérères sont apparentés aux Toucouleurs, à travers un lien relativement ancien. Plusieurs légendes expliquent ce cousinage66. Les Sérères entretiennent également le même lien de cousinage avec les Diolas de Casamance avec qui ils ont également une parenté très ancienne67. Chez les Sérères ce même type de lien existe entre les patronymes, par exemple entre les Diouf et les Faye.

Données démographiques

Famille sérère du Sénégal (Afrique-Occidentale française).

On trouve les Sérères surtout au Sénégal (dans les anciennes régions du Baol, du Sine, du Saloum) et en Gambie, qui a été une colonie du Royaume du Saloum. Beaucoup vivent à l’étranger.

Estimation par pays

payspopulation
Sénégal1 840 71268
Gambie31 9004
Mauritanie3 50069

Données antérieures

Même si les méthodologies ont été différentes, plusieurs enquêtes permettent de tenter une évaluation du nombre de Sérères au Sénégal. En 1921, un recensement en dénombre 199 74670, soit 19,35 % de la population totale. Pour 1948, un annuaire de l’AOF estime leur nombre à 273 500, soit 13,92 %71. Des estimations de 1960 portent leur nombre à 595 00072, soit 19,1 %. Au recensement de 1976, les Sérères sont 716 91973, soit 14,3 %. À celui de 1988 ils sont 1 000 65074, soit 14,8 %.

Langues sérères

Articles détaillés : Sérère (langue) et Langues cangin.

Le Sereer Siin (de nombreuses variantes orthographiques) est une langue qui a des liens avec la langue Peule qui a le même radical et la langue Wolof. qui a beaucoup emprunté au sereer, Il existe plusieurs dialectes sérères tels que le sérère noon, le Léhar (ou Laala), le Safen (ou Saafi) et le Ndut. Ces derniers sont classés en tant que Langues cangin. Il est clair similitudes lexicales entre les langues Cangin. Ils sont plus étroitement liés les uns aux autres que la norme Sereer Siin, et vice versa. 85 % est approximativement la ligne de démarcation entre les dialectes et langues différentes. Langues Cangin ont une similarité lexicale de 22 % au Sereer Siin. Il est convenu cette énorme différence est due à la tendance migratoire des milliers d’années auparavant Sérères. À un moment, ils parlaient la même langue. Néanmoins, ils sont tous ethniquement Sérères. La langue sérère (Sereer Siin) est l’une des langues locales reconnues et au Sénégal2,75,16.

Patronymes

Article détaillé : Famille Diouf.

Quelques patronymes sérères typiques sont : DioufNgomFayeSèneSarrSenghorN’Dour, Dione ou Diome, Bop, Dior, Diong, Ndong, Tine, Diene, Gningue, Thiandoum, Diokh, ThiawN’Diaye, Gadio, Dièye, Thioub, Youm, Pouye, Sagne, Kontaye, Dieng, Thiakane, Ndiaye, etc. Avec les brassages ethniques, les Sérères peuvent porter bien d’autres noms. Les Sérères figurant parmi les ancêtres des LébousWolofsToucouleurs, beaucoup de ceux-ci portent des noms sérères16.

Religions

Articles détaillés : Religion sérère et Saltigué.

Case du génie fétiche à l’entrée d’un village.

De religion traditionnelle, les Sérères croient en un Dieu créateur, Roog ou Roog Sen, qui signifie Dieu omniscient et omnipotent. Le nom Dieu, Roog, n’a pas de pluriel en seereer, contrairement à la croyance populaire. « Roog » se prononce seulement au singulier. Les Seereer bénissent Roog directement. Ils peuvent aussi passer par les pangools symbolisés par des objets différents d’une famille à l’autre: pieds des arbres, fleuves, la mer, pilon, etc. Dans ce dernier cas, les prières sont alors adressées aux ancêtres appelés Pangol, car ce sont les intermédiaires entre le monde des vivants et le divin. En effet, pour le Sérère resté fidèle à la spiritualité ancestrale, l’âme des ancêtres sanctifiés reste en interaction avec les vivants, depuis sa demeure divine. Les Pangol sont soit des personnages ayant marqué l’histoire du peuple, un roi/reine, ou chef de village disparu, que toute la communauté célèbre, en rapport avec sa vie exemplaire sur terre et en parfaite adéquation avec les recommandations divines, ou bien un être cher disparu, que l’individu honore par respect. On rend hommage aux ancêtres par des prières mais aussi par des sacrifices, des chants, festivités. Il y a aussi le totémisme animal, car chaque famille, selon son patronyme, sera liée à un animal ou végétal totem. La spiritualité sérère est très marquée par l’ésotérisme, et pour devenir chef spirituel (Saltigué), l’initiation est une obligation. Les hommes comme les femmes peuvent être initiés. Le Khoy ou « miiss », événement religieux réunissant les grands initiés Saltigué, consiste en une cérémonie annuelle, dont la durée est généralement de plusieurs jours, où les initiés, qui sont devins et guérisseurs, livrent leurs prédictions à la société, en ce qui concerne les futurs phénomènes météorologiques, politiques, économiques76,77,14.

Aujourd’hui beaucoup de Sérères sont chrétiens ou musulmans, mais beaucoup d’entre eux continuent en parallèle la pratique de la religion ancestrale, ou integrent à leur christianisme ou islam, des croyances traditionnelles, car bon nombre de rites ancestraux et croyances ont été interdits par l’islam et le christianisme. Au Sénégal, cette forme de syncrétisme est aussi observable chez les Diolas. Malgré l’islam et le christianisme, on trouve chez les Sérères, comme chez beaucoup de peuples d’Afrique, une tradition africaine très ancrée dans la vie de tous les jours. Le mode d’ensevelissement sous tumulus est un mode traditionnel de sépulture chez les Sérères.

Le ndut est un rite de passage sérère78.

  • Sépultures sérères (1821).
  • Tombe de chef sérère (AOF).
  • Reconstitution de chambre funéraire79.
  • Symbole Ndut.